Paul est propriétaire de la bijouterie Le joyau. À 60 ans, il est temps de procéder à la relève en faveur de sa fille, Sophie. Celle-ci y travaille depuis 4 ans, assumant presque toutes les tâches. En somme, elle est la directrice générale sans en détenir le titre. Elle jouit de la confiance entière de son père, s’occupe des achats, des ventes, de l’administration et de la gestion des 14 employés.
J’ai rencontré Paul dans sa maison d’Outremont ; il a toujours désiré que sa fille unique lui succède… mais il commence à avoir des doutes.
« Elle n’a pas assez d’argent pour acheter ! Je peux la financer, elle peut prendre son temps pour payer, j’ai des placements, je n’attends pas après ça pour vivre, mais je ne peux pas lui donner le commerce. »
— Qu’allez-vous faire ?
— Justement, je ne sais pas, je ne veux pas vendre à des étrangers, mais elle n’a pas assez d’argent.
— De quoi avez-vous peur ?
— Si elle échouait !
— Qu’est-ce qui vous fait croire qu’elle pourrait échouer ?
— Une bijouterie, c’est beaucoup d’inventaire et ça ne roule pas vite, même si je finance, elle devra me payer quand même, au moins de petits montants régulièrement, les profits pourraient baisser, si elle n’est plus capable de continuer, je perds tout et elle aussi.
— Si je comprends bien, vous pensez qu’elle ne serait pas capable de trouver des solutions de croissance ?
— La concurrence est forte, les centres d’achat des banlieues attirent la clientèle. Elle gère bien la place, mais comment prévoir l’avenir ?
— Actuellement, comment marchent les affaires ?
— Bien, les profits sont au rendez-vous, mais le chiffre d’affaires est stable et la clientèle est stable. On a investi en publicité, mais ça ne marche pas beaucoup. Il faudrait trouver de nouvelles idées.
— Comme ?
— Je ne sais pas.
— Et elle ?
— Je ne sais pas, on en a parlé, elle ne semble pas savoir comment ni quoi faire, elle s’attend à ce que je trouve des solutions.
Pour Paul, les choses sont confuses, ses objectifs se confrontent : il veut aider sa fille, récupérer ses investissements, assurer la pérennité et développer une stratégie de croissance, probablement un nouveau modèle d’affaires. Il est peu probable d’aller à la chasse avec un seul fusil et de revenir avec un chevreuil, un lièvre et deux perdrix !
Il faudra donc démêler les objectifs, choisir le plus important pour lui et trouver les moyens de l’atteindre en tenant compte des objectifs secondaires. Il trouvera la solution par lui-même. Je dispose de centaines de questions qui l’interpelleront, c’est en répondant aux questions que la lumière jaillira.
Pour Sophie, elle devra prendre conscience de ses faiblesses en stratégie et apprendre à les combler. Le coaching portera sur le développement de sa créativité.
Le transfert d’entreprise de père en fille ou avec des étrangers, ça se travaille!