Ce regard négatif sur le monde n’est pas sans conséquence. Car si chacun y croit, les comportements changent. Ainsi le rôle du leader devient alors un vrai test : maintenir la barre haute quand tout le monde croit qu’elle descend.
Et ce défi n’est pas théorique : la majorité de la population mondiale pense vraiment que l’humanité va de mal en pis.
Et si cette majorité se trompait ? Est-il possible qu’on soit dans l’erreur au sujet de ce déclin moral que la plupart clame ?
Probablement, que vous comme moi, nous entendons tous les jours les mêmes lamentations :
- Ce n’est pas drôle, les gens sont plus en plus méchants.
- On n’a pas de veine de vivre dans une époque où le dialogue civilisé est mort.
- La télévision et les médias sociaux rendent le monde égoïste.
Et chaque jour, les nouvelles semblent confirmer cette impression : guerre, violence, inégalités, tarifs, … C’est facile de penser qu’on est peut-être en train de dégringoler, de spiraler vers le bas.
Mais est-ce vraiment le cas?
Ces perceptions ne sont pas anodines : elles influencent nos comportements collectifs. Le rôle du leader, dans ce contexte, est de ne pas se laisser happer par ce discours négatif.
Le rôle du leader est de comprendre les faux biais des personnes et d’amener du positif.

Mais, qu’est-ce que les psychologues en pensent de ce pessimisme ambient ?
Voici une vérité puissante, soutenue par la science.
Pendant 5 ans, les psychologues Adam M. Mastroianni de l’Université de Columbia et Daniel T. Gilbert de l’Université de Harvard ont étudié cette impression que nous avons tous, cette croyance persistante que nos valeurs morales s’effondrent.
Et devinez quoi?
Ce qui est intéressant est que c’est faux. Complètement faux. Ce sentiment est en fait une illusion puissante. Autrement dit, ce n’est pas réel. C’est ce qu’on pourrait appeler des fausses nouvelles – du fake news moral.
Les psychologues sont arrivés à la conclusion de ces 2 constats que les gens font :
- Celle du biais de l’information : on préfère s’informer sur les autres en cherchant les informations négatives sur eux; idem dans les médias qui ont plus de facilité à parler du mal.
- Celle du biais de la mémorisation de l’information, car on constate que, dans la mémoire individuelle, les infos négatives disparaissent plus vite que les infos positives. Donc, on ne retiendra que les bons souvenirs de nos grands-parents ou de leur époque… c’était donc mieux avant !
Depuis des décennies, partout dans le monde, les gens croient que notre moralité se détériore.
Dans les 1940, on disait que la jeunesse était foutue. Puis en 1970, on nous vendait l’idée qu’on vivait la fin de la société. En 2000, la génération qui me précédait disait que la civilité était chose du passé. Ce qui me fait sourire, c’est que c’est encore ce qu’on répète aujourd’hui. Ce sont les mêmes rengaines.
Lorsque les chercheurs ont vraiment analysé les données, ils n’ont trouvé aucune preuve d’un déclin moral généralisé. Nothing ! Zéro ! Niet ! Non. Rien du tout. Fascinant n’est pas !
Prétendre que tout part à la dérive moralement, c’est dans notre tête. C’est une perception, une impression, pas une réalité.
Je veux que l’on s’arrête quelques minutes pour se laisser imprégner de cette vérité car cette perception a un impact énorme sur nous. C’est comme un énorme mirage.
J’aimerais que vous réfléchissiez à ça : « Si l’on s’imagine que les gens sont moins gentils, moins dignes de confiance, moins bienveillant envers les autres, on croit que le monde devient pire qu’autrefois. »
« Nous voyons le monde, non tel qu’il est, mais tel que nous sommes ou, tel que nous sommes conditionnés à le voir. » – Stephen R. Covey
Quelle est l’effet de cette distorsion mentale ?

Maintenant : que pensez-vous que cette croyance a comme effet sur votre état d’esprit?
Est-ce que cela pourrait influencer vos comportements ou même affecter vos propres principes de vie ?
Ne pensez-vous pas que cela créé chez vous une réaction de défensive. Ce qui vous entoure devient tout à coup suspicieux, et vous vous méfiez. Par voie de conséquence, vous perdez foi en ceux qui forment votre univers, autrui !
Ce que « en quoi nous croyons » ajuste nos comportements et module nos décisions. Finalement avec le temps, nous abaissons nos standards afin qui se calquent plutôt à la pensée générale et ainsi se conformer à LA norme de la société.
C’est vraiment dangereux de réfléchir de cette façon car on tend à réduire notre potentiel. Ainsi, le rôle du leader des équipes influence un renversement de tendance.
Selon de nombreuses études, il a été démontré que les humains ont un biais naturel qui les poussent à se concentrer sur les informations négatives. Là je ne vous apprends rien. Bien oui, nous avons cette propension à retenir ce qui va mal.
Le monde de l’information et le marketing a compris ça depuis longtemps et ils adorent exploiter ça. Les fils d’actualités, les journaux, les médias sociaux sont des spécialistes de l’emploi de cette caractéristique de l’homme. Pas étonnant, que la grande majorité des gens cultivent et propagent ces idées dans leurs conversations quotidiennes.
Y a-t-il un impact sur nous dans ce processus ?
Ce que nous perdons de vue c’est que nous-même, nous l’utilisons dans notre discours intérieur. OUPS!
Oui, tout ça alimente constamment notre attention. Tout notre environnement (et de notre propre chef) nous nous rappelons les quelques pourcents de choses qui tournent mal.
Et devinez quoi? Cela n’a rien de nouveau, ça fait depuis des siècles que nous agissons ainsi.
Il y a plus de 2 000 ans, Tite-Live – historien de la Rome antique – exprimait déjà des inquiétudes quant au déclin des valeurs morales traditionnelles, tandis que des poètes et penseurs de l’époque évoquaient un monde en perte de repères, voire un monde à la dérive qui touchait à sa fin.
Chaque génération a cru que la sienne faisait face à des défis sans précédents. Hé Oui, c’est une illusion intemporelle.
C’est un schéma de pensée qui se répète encore, et encore, et encore.
J’entends déjà plusieurs de vous me dire : « Merci pour le cours de philo et d’histoire Louis; qu’est-ce que ça veut dire pour moi ?
Ce que je souhaite que vous compreniez c’est que : si on passe notre temps à regarder dans le rétroviseur, en croyant que le passé était meilleur, plus sûr et plus humain, on finit par rester coincé dans un vortex de pessimisme qui teinte et change notre vision du monde.
Jim Rohn en parle ainsi : « Certaines personnes regardent en arrière avec tant de nostalgie qu’elles oublient de construire leur avenir. Le passé est une école, pas un lieu de résidence. »
Le professeur de philosophie John M. Doris, à Cornell, explique que ce biais affecte réellement nos standards moraux. Cela forme une spirale vers le bas.
Quand on croit que le monde se détériore, on baisse la barre. On laisse filer nos propres valeurs. On commence à garder les autres à distance. Ainsi, on ne tend plus la main à des inconnus. Et on laisse la gentillesse s’éteindre.
Comprenez-vous ce que c’est dangereux !
Souffrons-nous d’un virus destructeur qui affecte notre comportement et notre moral ?

Maintenant, réfléchissez à l’impact que ce comportement génère en bout de ligne.
Si chaque personne, l’une après l’autre, est convaincue du même « mensonge », ce phénomène baisse la barre pour elle-même et pour tout le monde autour d’elle. N’est ce pas un jeu pernicieux. C’est là, qu’on a un vrai problème. À l’exemple de nos ordinateurs, on est contaminé par un virus. ☹
Quand on prend conscience que ce n’est pas seulement une pensée négative, on saisit que notre mémoire personnelle contient des artéfacts.
SI nous ne sommes pas vigilants de ce virus mental qui infecte notre regard sur l’humanité, on empoisonne notre potentiel.
Dans notre rôle de leaders et bâtisseurs de futur, nous savons que nous pouvons influencer et établir les standards à suivre. Il est important d’être conscient de ce cercle vicieux typiquement humain.
Nous avons la responsabilité de façonner une culture de positivisme autour de nous, dans nos entreprises, nos familles, nos communautés.
Même si beaucoup de monde autour sont empreints de négatif, dans chacune de nos interactions se cache une occasion de relever la barre, de montrer un chemin différent de celui de l’optimisme et de la résilience. Brian Tracy nous l’enseigne par « Devenez la personne positive que vous souhaitez rencontrer. Le monde répond toujours à l’énergie que vous émettez. »
Le rôle du leader est loin d’être un concours de popularité, c’est un chemin qui défie le statu quo.
À partir de maintenant, la prochaine fois où vous entendrez dire : » Ouais, les gens ne sont plus ce qu’ils étaient… » Prenez une pause ; respirez profondément !
Demandez-vous plutôt :
- Qu’est-ce que je devrais faire pour élever d’un cran ce standard ?
- Comment puis-je faire une différence dès maintenant ?
- Comment puis-je élever les autres, les inspirer, les encourager, les challenger — par mon exemple ?
Dans le fond, c’est qu’en vérité, c’est que les problèmes de l’humanité ne sont pas nouveaux. Chaque génération fait face à ses défis et cela se poursuivra.
Le vrai leader cherche à faire une vraie différence, au-delà des distractions et des perceptions trompeuses et il sait que le vrai progrès commence à l’intérieur de soi.
Chaque fois que vous encouragez quelqu’un, que vous choisissez d’être bienveillant, que vous décidez d’être solide, résilient, inspirant, vous cassez ce cycle du pessimisme.
Ainsi, vous décidez de bâtir quelque chose de mieux et transformez l’énergie dépensée à s’inquiéter en un investissement dans de la création et du soutien. Vaut mieux élever les autres que de se plaindre de l’état du monde, donc jouer un rôle de leader.
Qu’en pensez-vous ?
Pouvons-nous avoir un impact positif autour de nous et dans le monde?
Imaginez si chaque dirigeant menait ses troupes avec cette conviction, on pourrait améliorer un peu le monde.
En tant que leader, en décidant de se lever debout, en regardant en avant et en s’engageant à se maintenir aux plus hauts standards, on contribuerait au mieux-être de tous, surtout de ceux que nous dirigeons.
Souvenez-vous que nous sommes tous contaminés par le pessimisme de façon innée et que c’est faux de penser que tout fout le camp. Nous vivons avec une illusion qui nous aveugle, une fausse perception, un mirage.
Et en tant que leaders vous avec un rôle, vous êtes dans une position unique pour changer les choses et écrire un nouveau chapitre. C’est à vous de bâtir des milieux de travail, une famille, des communautés où l’optimisme et l’intégrité sont la norme. « Vous êtes l’architecte de votre environnement. Ce que vous tolérez, vous l’encouragez. Ce que vous modélisez, vous le propagez. » – Darren Hardy
Arrêtez de fixer les yeux sur votre rétroviseur, regarder en avant et conduisez votre monde avec plus d’enthousiasme et de positif.
Ça n’en prend juste un pour déclencher un changement et pourquoi pas en faire un tsunami.
Ne vous en faites pas ; le monde ne s’effondrera pas.
Toutefois, c’est à vous de prendre votre place et de le façonner.