En date du 18 juin de cette année, une dizaine d’indicateurs boursiers relativement fiables pointent vers des indices nord-américains qui sont surévalués. Mentionnons certaines mesures parmi d’autres qui témoignent de cette surévaluation, comme le ratio cours/bénéfice de Schiller, le ratio Q de James Tobin (gagnant d’un prix Nobel), le ratio de Warren Buffett ou le fameux ratio « put/call ». Ces ratios démontrent tous des surévaluations, variant entre 26 % et 32 % pour, notamment, le S&P 500 aux États-Unis.
Peut-on se fier aux indices boursiers comme indicateur fiables?
Comment expliquer que certaines bourses ont augmenté de 8 % à 10 % depuis le début de l’année 2023 ? Sommes-nous retournés à un bull market ? On dira que depuis le creux du mois d’octobre 2022, le S&P 500 a augmenté de 20 %, ce qui par définition voudrait dire que nous sommes dans un bull market.
On se doit d’être prudents dans nos affirmations, car depuis le début de l’année, les consommateurs américains ont craint que leurs banques fassent faillite. Ils ont retiré 400 milliards de dollars des banques, et il faut savoir où ils ont placé cette somme colossale.
La majeure partie a été dans des titres de l’intelligence artificielle
Le reste des investissements ont été un peu en cryptomonnaie et un peu dans le métal, or.
Cette hausse dans l’indice provient de seulement 15 % des titres reliés à l’intelligence artificielle comme Nvidia. Ce titre, a plus que doublé depuis janvier. Il y a également d’autres entreprises qui, on pense, vont en profiter le plus comme aux Meta, Apple, Amazon, Tesla et en particulier, les banques et les compagnies d’assurance.
Si on soustrait du S&P 500 les titres nommés au paragraphe précédent, plus de la moitié des titres qui restent ne vont pas bien, car ils ont des rendements négatifs. Pour être dans un vrai bull market, il faut que la plupart des titres de la finance et des titres industriels procurent des rendements positifs. Sans oublier ceux du secteur de l’utilité publique, de la consommation de base, de la santé et de l’énergie ont des rendements positifs.
Ce n’est pas le cas en ce moment, car la plupart des titres dans ces secteurs ont des rendements négatifs. En fait, 15 % des titres technos du S&P 500 comptent pour 60 % du poids dans l’indice. Cela devrait être, 15 % des titres ont 15 % du poids. Les technos ont beaucoup de poids, et c’est trompeur.
Les marchés financiers sont-ils entrés dans un duck market?
Ce qu’on vit en ce moment, c’est ce qu’on appelle un duck market. À la surface, le canard paraît calme et au-dessus de ses affaires, mais il est très agité en dessous de l’eau. Les petites pattes bougent vite.
Est-ce qu’il y a un lien entre les fluctuations des secteurs des indices boursiers et ceux des fonds communs de placement ? Cela va arriver très rarement.
À titre d’exemple, prenons le secteur industriel du S&P TSX. Il y a environ 25 titres de compagnies dans ce secteur. Pour que le secteur industriel d’un fonds performe aussi bien que le secteur d’un fonds commun de placement, il aurait fallu que le gestionnaire du fonds achète le même nombre de titres, au même moment, au même prix et les vende au même moment. Ce qui est impossible.
Les rendements des secteurs industriels ne seront pas pareils. Si le gestionnaire d’un fonds choisit les 5 meilleurs titres des 25 qu’on retrouve dans l’indice, le rendement de ce secteur dans le fonds commun va être supérieur à celui de l’indice. Pareillement, si le gestionnaire du fonds choisit les 5 pires fonds de l’indice, son rendement va être inférieur.
Aussi, on ne peut pas se fier à ce qui se passe relativement aux indices bourses pour voir ce qui se passe quant aux fonds communs de placement.
Le secteur des technos prend un peu trop de place.
En ce moment, le secteur technologie du S&P 500 a augmenté de 33 % depuis le début de l’année, tandis que celui de la moyenne des fonds surpondérée en ce secteur n’a augmenté que de 10,7 %. Il y a des outils comme Kolortrak qui peut nous fournir ce genre de renseignements, et cet outil est disponible chez plusieurs conseillers.
Conclusion : Nous voyons les signes d’un duck market en ce moment et on doit savoir que les rendements des indices boursiers ne correspondent pas aux rendements que l’on retrouve relativement aux fonds communs de placement. De plus, on ne sait jamais quelle direction va prendre une bourse dans un duck market. Cela pourrait autant aller vers un marché haussier que vers un marché baissier.