La reconnaissance au travail, et dans la vie en général, est un puissant carburant pour les êtres humains. On a qu’à regarder les réseaux sociaux pour le constater. La popularité des pouces et des cœurs, peu importe l’âge, est indéniable, ça s’applique presque partout.
Certains iraient même jusqu’à dire que c’est devenu une drogue. Et ils n’ont pas tout à fait tort.
La dopamine qui est relâchée lorsque nous recevons une dose de reconnaissance est enivrante. Elle active d’ailleurs les mêmes circuits neurologiques que lorsqu’on mange du chocolat ou qu’on gagne quelque chose.
Le pouvoir de la reconnaissance au travail comme nouvel outil?
D’ailleurs, la semaine dernière, je suis tombée sur un article qui parlait du lancement d’une application Listen Léon. Créée par une start-up française, cette application utilise la reconnaissance et les compliments comme outil pour stimuler la performance.
Le principe est simple. L’application permet aux employés d’une entreprise, à tous les niveaux de la hiérarchie, de s’envoyer des compliments et de la rétroaction positifs. Tout ceci de manière anonyme.
Donc, tout le monde peut voir ce que chacun apprécie chez les autres collègues. Ceci permet à tout le monde de savoir vers qui se tourner lorsqu’ils ont besoin d’un coup de main. Donc, d’optimiser le flux de travail.
Mais aussi d’améliorer le bien-être et la dynamique au sein des équipes ainsi que d’augmenter la productivité. Comment ? Je vous explique.
La reconnaissance au travail : ses bienfaits psychologiques et physiologiques
La reconnaissance comme besoin fondamental pour l’être humain n’est pas un concept qui date d’hier. Maslow l’avait d’ailleurs mis au sommet de la pyramide des besoins juste en dessous du besoin d’accomplissement de soi.
Pas surprenant puisque la reconnaissance nous sécurise et nous permet de savoir que notre contribution est reconnue, estimée et valorisée. Mais aussi, parce que ceci nous permet de ressentir un équilibre entre les efforts déployés et les bénéfices retirés.
Et l’effet sur l’engagement est énorme. La reconnaissance permettrait d’augmenter l’engagement des employés de 60 %.
De plus, en satisfaisant un des principaux besoins psychologiques, la reconnaissance est un facteur de résistance au stress. Car savoir que notre contribution est reconnue et qu’elle a un impact positif sur l’équipe et l’entreprise augmente notre engagement, notre motivation et donc notre capacité à affronter les obstacles.
À l’inverse, le manque de reconnaissance au travail « peut augmenter jusqu’à 1,7 fois le risque de maladie cardiovasculaire et jusqu’à 1,9 fois le risque de détresse psychologique. » (La reconnaissance au travail : de la gratitude à l’intégration, CRHA)
Les millénariaux et l’engagement
Les millénariaux seraient particulièrement sensibles à la reconnaissance au travail. Un article publié dans le magazine Forbes déclare d’ailleurs que la rétroaction positive a une incidence directe sur leur satisfaction au travail.
Une étude menée en 2019 avait ainsi découvert que 79 % des millénariaux disaient qu’une augmentation de la reconnaissance de la part de leurs supérieurs les rendrait plus engagés et donc plus susceptibles de rester dans l’entreprise.
Et pourtant, seuls 39 % des millénariaux sondés par l’auteur Mark Murphy disaient recevoir une rétroaction positive.
Et ceci pourrait coûter cher aux entreprises. Puisqu’ « [i]ls quitteront sans hésiter un emploi où ils ne sont pas heureux ni respectés, où leur talent n’est pas reconnu, et ce, malgré tous les avantages qu’une entreprise peut offrir.
Une culture d’ouverture, un sens à ce qu’ils font, un sentiment d’utilité et de reconnaissance, voilà ce qu’ils recherchent. » (Pour les millénariaux : sens, valeurs et culture, CRHA). Aux entreprises donc de savoir s’adapter. Car il faut se le rappeler : ils seront majoritaires sur le marché du travail québécois dès 2030.
Et il semble que la pandémie ait accentué cette envie de reconnaissance. Il est donc primordial, à l’heure où beaucoup de secteurs sont touchés par la pénurie de main-d’œuvre et que d’autres font face à une hausse du taux de roulement et du présentéisme, de repenser les pratiques et de s’assurer de faire de la reconnaissance une priorité.
Quelques conseils pour créer un environnement de reconnaissance
Alors, comment arriver à exprimer plus de reconnaissance au travail, que ce soit envers nos employés et nos collègues ? Voici quelques conseils pour vous aider à créer un environnement de reconnaissance :
- Soyez précis: lorsqu’un compliment est précis, il semble plus vrai et, surtout, il est plus constructif. Ceci permet à la personne, mais aussi aux collègues, de savoir quelles sont ses forces.
- N’attendez pas pour faire un compliment : lorsqu’une personne fait un bon coup, dites-lui le plus rapidement possible et non un mois après. Plus vous attendez pour donner le compliment, moins il semblera authentique. Ainsi, assurez-vous de mettre un système en place (par exemple, un moment dans la semaine où vous prenez le temps de féliciter les bons coups de vos employés) afin de ne pas vous laisser submerger par le travail et oublier de le faire.
- Rappelez-vous que la reconnaissance peut se faire de différentes manières : par courriel, en personne, en envoyant une petite carte, en laissant un post-it sur le bureau, lors d’une réunion d’équipe… Trouvez votre recette pour démontrer votre reconnaissance aux membres de votre équipe. Peu importe la forme, ce qui compte, c’est de le faire.
Le bonheur au travail augmente la productivité
Et surtout, sachez que la reconnaissance que vous démontrez à votre équipe encouragera ces personnes à se montrer reconnaissantes. Autant vis-à-vis de leurs collègues que des autres personnes dans l’entreprise. Et qui ne rêve pas d’avoir un climat de travail positif et harmonieux ? D’autant plus que le bonheur est bon pour les affaires : il permettrait d’augmenter la productivité de 12 %. De quoi réjouir tout le monde !