Les milléniaux nous intriguent. Nous sommes en 2018, et les jeunes ont commencé à travailler afin d’explorer le monde du travail. Comment développer une communication avec ces mordus de la techno ? Comment les gérer ? Pour répondre à certaines de nos questions, nous avons pris contact avec un professeur passionné en milieu secondaire, afin de nous expliquer sa vision sur les jeunes d’aujourd’hui.
Les côtoyant depuis plus de 15 ans, cet enseignant désirant conserver l’anonymat utilise les technologies pour développer l’apprentissage de ses étudiants.
Q-1 : Comment définiriez-vous la nouvelle génération technologique relativement à l’apprentissage ?
Ce que j’observe de la nouvelle génération numérique, c’est qu’elle se compose d’un groupe de jeunes individus qui consomment les mêmes choses que les adultes des générations précédentes, avec des moyens différents. Ils écoutent leurs séries télé sur Netflix, au lieu du câble. Leur musique préenregistrée au lieu de la radio. Ils parlent à leurs amis en temps réel, etc.
Nous aurions fait pareil à leur âge. Ils possèdent donc un avantage dont d’autres générations précédentes n’ont pas pu bénéficier : l’accès aux technologies de communication à la portée de la main. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils savent s’en servir pour en maximiser tous les bons avantages, notamment relativement aux apprentissages scolaires et professionnels.
Leurs parents, les enseignants et les responsables des ressources humaines doivent encadrer leurs pratiques. Il n’est pas nécessaire d’être experts, ils sont meilleurs que nous. Il faut les guider, les diriger là où l’intention pédagogique permet l’acquisition de connaissances. Par exemple, leur laisser la possibilité de présenter un projet sous une formule visuelle, en leur laissant le moyen ou l’application avec lesquels ils sont à l’aise de le faire.
Vous obtiendrez un meilleur rendement et un engagement plus significatif de leur part. Il faut choisir parmi la multitude de possibilités, où les deux générations peuvent se rejoindre, non pas dans la forme, mais dans le contenu. Donnez-leur la possibilité de travailler avec leur iPad en classe, par exemple; ils sauront comment faire, à condition de les avoir outillés pour le faire.
Q-2 : Que représente la technologie pour eux ?
Je crois que les nouvelles technologies représentent pour eux une sorte d’univers parallèle, comme une extension de leur mémoire vive à cerveau ouvert ! Ils sont nés dans ce nouveau monde. Ils explorent, découvrent, expérimentent à divers degrés, un monde doté d’immenses possibilités, un monde fascinant ! La première approche qu’ils ont eue, pour la grande majorité, est celle du jeu.
Cet outil formidable leur permet de rejoindre la planète du bout des doigts. C’est un outil ludique, informatif, d’apprentissage, qui leur permet aussi d’aborder des sujets tabous et plus personnels, dans un vaste océan de connaissances. Selon leur vision, la technologie est un moyen de créer des groupes de discussions, de jouer en réseau, de travailler ensemble, de collaborer à distance, de postuler un emploi, de participer à un mouvement social quelconque. Tout ce qu’il y a de plus stimulant !
Q-3 : Comment parvenez-vous à leur transmettre de l’information ?
Bien honnêtement, il n’est pas toujours simple de communiquer avec ces milléniaux. La difficulté demeure le ressenti c’est-à-dire, jusqu’à quel point ont-ils bien compris ce que je leur ai demandé ? Avouez que c’est plutôt difficile de mesurer cet état par un simple échange de courriels. Il faut créer, ce que j’appellerais, des canaux de communication dans un espace de travail commun. Une sorte de vases communicants. Par exemple, on peut créer un site d’échange et de partage d’information propre à l’entreprise ou au milieu éducatif auquel les deux partis sont inscrits. Un service d’un serveur spécialisé, un portail fera l’affaire.
La jeune génération va l’utiliser s’il est convivial, pratique, utilitaire et surtout compatible avec leurs outils technologiques. Pour maximiser leur engagement à l’utiliser, il est bon de les impliquer dans le processus d’adoption d’un tel réseau, ensuite de les faire participer à son implantation, puis à son renouvellement progressif et continuel. Par exemple, ils seront responsables des sondages, d’une chronique, de commenter l’actualité, etc. Les jeunes s’engagent si ces réseaux sont significatifs à leurs yeux.