Nadine, après son bac en commerce et deux ans d’expérience dans une autre entreprise, est retournée dans l’entreprise familiale. Sans poste précis, elle assiste son père, apprenant le fonctionnement de l’entreprise. Les relations sont bonnes, elle se sent appréciée… Mais… Elle espère un transfert de pouvoir dans le processus de relève d’entreprise qui appartient à son père.
« J’ai l’impression de ne pas avancer, je ne vois pas comment je prendrai un jour la direction, mon père prend toutes les décisions. Ça fait 18 mois, j’ai fait le tour du jardin, je vois beaucoup de choses à améliorer. J’en parle à mon père, qui me dit que c’est une bonne idée, mais rien ne change. Dans 5 ans, ce sera toujours pareil et je ne sais plus quoi faire. »
La frustration de Nadine découle de l’absence d’un plan de relève. En effet, le processus de relève d’entreprise comprend quatre transferts, le transfert de direction, un transfert de savoir, un transfert de pouvoir et un transfert de propriété. Ces quatre transferts doivent être planifiés, on doit savoir quoi faire, quand et comment.
Le père de Nadine doit la nommer directrice générale avec un mandat et le pouvoir nécessaire pour qu’elle fasse ses preuves. Comme il ne peut y avoir deux directeurs généraux, il doit aussi définir son rôle à lui, probablement « président ». Il faudra donc définir deux postes différents avec des pouvoirs différents et des tâches différentes ; il faudra aussi mettre en place des espaces de « règne conjoint » dans lesquels ils définiront ensemble une vision commune et une stratégie.
Le processus de relève d’entreprise est une démarche de changements.
Si on ne sait pas quels changements faire ni comment les faire, Nadine ne pourra pas trouver sa place de future dirigeante et le processus stagnera. De plus, Nadine devra acquérir de nouvelles habiletés, de nouvelles connaissances, mais lesquelles ? Sans plan, on n’y arrivera jamais.
Même si le processus de relève d’entreprise dure de 5 à 10 ans, il est essentiel de le planifier et d’amorcer les changements de façon harmonieuse. Il y aura nécessairement des hauts et des bas, la santé du fondateur peut faiblir. Le repreneur, comme Nadine, pourrait être suffisamment frustré pour changer d’idée.
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