Une ACQUISITION D’ENTREPRISE si elle est bien menée, en synergie, peut créer énormément de valeur et des économies appréciables. La littérature financière rapporte que près d’un tiers des fusions et acquisitions crée beaucoup de valeur.

Vous devriez savoir bien identifier la cible, payer le bon prix et bien intégrer la nouvelle entreprise. Il ne faut pas négliger le développement d’une culture commune et l’intégration des valeurs organisationnelles entre les deux entités.

Il y a quatre grands types pour une acquisition d’entreprise :

  1. L’acquisition horizontale permet d’acheter une firme concurrente avec des activités similaires.
  2. Une acquisition d’entreprise verticale permet de s’intégrer verticalement en achetant soit un fournisseur (amont), soit un client important (aval).
  3. Les acquisitions de convergence sont très populaires en technologies de l’information et des communications. Ce sont des transactions dans des secteurs moyennement ou faiblement reliées et qui sont basées sur des produits et/ou marchés complémentaires.
  4. Les acquisitions dans des secteurs non reliées.

Ainsi, Québecor, un média et imprimeur, a acheté Vidéotron en 2000, une compagnie de câble qui offrait aussi l’accès Internet. Payée au sommet de la bulle techno de 2000, cela a pris autour de 15 ans à la Caisse de dépôt pour faire de l’argent sur cet investissement.

Aujourd’hui, Vidéotron est la vache à lait de Québecor et contribue beaucoup aux profits et aux revenus de la firme. Rogers Communications a une stratégie de convergence depuis plusieurs décennies (publications, câble, Internet, sans-fil, divertissement). La stratégie a été copiée par BCE avec un modèle similaire.

Plusieurs firmes ont une stratégie de croissance par acquisition d’entreprise qui crée beaucoup de valeur. Les acquéreurs en série comme Couche-Tard, CGI, WSP et Google ont la discipline d’analyser plusieurs cibles intéressantes et d’évaluer correctement (ne pas trop surestimer les synergies potentielles) en vue d’offrir un prix d’achat respectable, mais pas exagéré.

Ils n’hésitent pas à se retirer, si le prix d’acquisition est rendu trop élevé avec des offres concurrentes. Ainsi, ils ne tombent pas aveuglément en amour avec la cible au point d’offrir une prime trop généreuse à leurs actionnaires. Puisque cela compromettrait le rendement potentiel de la transaction.

Les conglomérats à l’oeuvre

Les acquisitions non reliées sont souvent faites par des conglomérats. Par exemple, Power Corporation historiquement, a été impliqué dans les médias, la finance, le pétrole. Souvent, la somme de chacune des entités d’un conglomérat est plus élevée que la valeur du conglomérat.

On appelle cela un escompte dû à plusieurs facteurs, p. ex. complexité de la firme, coûts d’administration plus élevés et dédoublement de fonctions administratives. Si la finance (Power Financial) a été la force de Power Corp, celle-ci a une performance plus ordinaire depuis quelques années.

Le fait de combiner plusieurs secteurs non reliés affecte souvent les performances des firmes à moyen et long terme.

Synergies potentielles et les économies lors d’une acquisition

Les économies de coûts, l’augmentation des revenus, les aspects financiers, la technologie et la stratégie sont cinq exemples de synergies d’acquisition les plus courantes. L’objectif de toute entreprise est d’accroître les synergies et d’espérer qu’elles atteindront leur plein potentiel après la clôture.

1- Économies de coûts

La fusion ou l’acquisition de deux entreprises peut créer des économies grâce :

  • à la rationalisation des canaux de commercialisation ;

L’augmentation des canaux et des ressources de marketing peut entraîner une réduction des coûts.

  • à des salaires plus bas ;

Bien que les licenciements ne fassent pas toujours partie des fusions et des acquisitions, ils sont associés à la combinaison de deux entreprises, car ces dernières n’ont pas besoin de personnel redondant. En effet, la suppression de certains salaires, qui s’avèrent souvent très élevés, peut permettre de réaliser des économies.

  • au partage des informations et des ressources ;

De même, le partenaire bénéficie d’un accès à la recherche et au développement. Ce qui peut créer des gains dans la production qui se traduisent par des économies de coûts.

  • à la rationalisation des processus.
Économies d’échelle lors d’une transaction d’entreprise

Les économies d’échelle

La rationalisation des processus peut favoriser un gain de temps et d’argent, car elle peut rendre la nouvelle entreprise plus efficace.

En outre, les chaînes d’approvisionnement peuvent devenir plus efficaces. La nouvelle entreprise, qui est plus grande, peut généralement négocier de meilleurs prix avec ses fournisseurs.

Concernant le calcul des économies de coûts dans les fusions et acquisitions, il est important de noter qu’il s’agit d’une estimation plutôt qu’un calcul exact.

En effet, l’identification du personnel qui se chevauche et des coûts de rémunération économisés, qui englobent l’estimation de l’impact du partage des fournitures et voire même des bureaux, et la prévision du rôle que jouera l’efficacité lorsque les deux sociétés fusionnent sont différents paramètres à prendre en compte lors du calcul des économies de coûts.

2- Augmentation de revenus

La synergie des revenus est basée sur le principe que les deux entreprises combinées peuvent générer des ventes plus élevées que la somme de leurs ventes individuelles.

Cependant, en général, la réussite des synergies de revenus prend, en moyenne, plus de temps que la synergie des coûts.

McKinsey soulève des défis, tels que le développement d’objectifs appropriés et l’exécution de nouvelles stratégies de flux. Ce qui rendent les synergies de revenus plus difficiles à capturer.

Traditionnellement, les synergies de revenus résultent de :

  • la vente croisée ;
  • la réduction de la concurrence ;
  • une combinaison des ventes entre des réseaux ;
  • l’accès à de nouveaux marchés.

3- Synergies financières

Les synergies financières sont souvent les plus évaluées lors d’une évaluation d’une acquisition d’entreprise. Bien que ces synergies soient perçues comme un peu trompeuses, il peut y avoir des avantages fiscaux et des avantages en matière de prêts associés au regroupement de deux entreprises.

Ce type de synergie comprend l’amélioration des paramètres financiers tels que les recettes, la rentabilité, la capacité d’endettement, le coût du capital et les déductions fiscales.

4- Les Synergies stratégiques

Lorsque le regroupement de deux firmes améliore le positionnement ou procure une meilleure plateforme pour la croissance future. La véritable valeur stratégique repose sur l’existence de possibilités bien réelles (quoiqu’incertaines), et elle peut être étayée par une analyse qualitative.

Par exemple, la possibilité de générer une croissance à partir d’un petit nombre d’actifs acquis dans un nouveau marché.  La possibilité d’accroître le volume de ventes ou les marges grâce à une meilleure position sur le marché ou à l’acquisition de compétences, ou encore la possibilité de céder une partie des actifs acquis.

Même si la valeur stratégique est hypothétique et difficile à quantifier, elle ne doit pas être négligée. Dans un environnement dynamique, le plus grand risque consiste sans doute à fuir devant de telles incertitudes et à être déclassé par les concurrents.

5- Synergies technologiques

Les synergies technologiques permettent d’utiliser les actifs technologiques de la cible qui sont complémentaires. Par exemple, un acheteur qui n’a pas d’ERP, mais sa cible, oui, pourra l’utiliser pour ses besoins internes après la transaction. Un acquéreur qui achète une firme qui a des brevets ou d’autres propriétés intellectuelles pourrait l’utiliser pour les vendre dans son réseau.

Conclusion

Ainsi, il est bien de s’entourer de consultants experts dans le domaine pour être bien conseillé. Les cabinets-conseils en achat et vente d’entreprise offrent des conseils pour sélectionner la cible, bien l’évaluer. Aussi pour trouver un acheteur pour la vente de son entreprise et, le plus important, pour conclure les transactions.

On dit souvent dans le milieu des fusions et acquisitions qu’il est assez facile d’identifier une bonne cible d’acquisition. Par contre il est beaucoup plus complexe de conclure la transaction avec une négociation satisfaisante pour les deux parties.

Une transaction requiert différents experts tout au long du processus. Il y a certains cabinets-conseils qui sont des intégrateurs, offrant un guichet unique de services : identification de cibles potentielles, écriture de la lettre d’intention, négociation, conseils juridiques et fiscaux.

D’autre part, les courtiers en achat et vente d’entreprises offrent des conseils limités aux acheteurs ou aux vendeurs. Une acquisition d’entreprise est importante, vous pouvez consulter des experts indépendants pour vous conseiller lors d’achat, de fusion…

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Louis Rhéaume B.A.A, M.Sc., Ph.D

Louis Rhéaume, B.A.A., M.Sc., Ph.D.
Conseiller chez G4 SOLUTIONS et Stratégies d’entreprise, et ValorisAction (division de G4 SOLUTIONS), titulaire d’un doctorat en génie (Gestion de l’innovation), une formation de 3e cycle en Administration (Stratégie, innovation et finance), une maîtrise en administration (finance), un baccalauréat en administration (finance) et le premier niveau du CFA.
Monsieur Rhéaume travaille sur des mandats d’achat et de vente d’entreprises, de financement technologique, de services conseils en innovation, stratégie, gestion des connaissances et audit 4.0.
Il a travaillé comme directeur de financement, consultant (gestion, finance et innovation), analyste financier, enseignant en administration et en génie dans 6 universités (Fusions et acquisitions, FinTech, Gestion financière, Gestion de l’innovation, Entrepreneuriat, Gestion des connaissances, Gestion de la créativité, Investissement boursier, Entrepreneuriat) et aussi comme chercheur universitaire.
Il a travaillé sur des mandats pour de grandes firmes, des PME et aussi des firmes en démarrage dans divers secteurs, dont les TIC et le multimédia. Il a fait une centaine d’articles en finance, entrepreneuriat et gestion pour divers journaux et sites web (La Presse, Les Affaires, Techvibes, Seeking Alpha, Les News) et il a 12 publications scientifiques en innovation, stratégie et finance.
Conseiller
ValorisAction / G4 SOLUTIONS
514-876-3966 x301

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