Nous voilà rendus en 2020 et le ministère de l’Économie et de l’Innovation vient d’annoncer – ce jeudi 9 janvier – des changements importants au programme Audit Industrie 4.0.

Originalement destiné à favoriser la transformation numérique de l’industrie manufacturière, ce programme s’ouvre maintenant à tous les secteurs d’activités.

Si on se fie aux échos de l’industrie, les changements annoncés par le MEI sont extrêmement bien reçus.

Un rappel, le programme permet à une entreprise de réaliser un plan numérique et un plan d’action à la suite de l’évaluation de sa maturité numérique.

Je vous présente donc les cinq changements fondamentaux annoncés par le MEI.

No 1 – Pour tous les secteurs d’activités

 Un des changements fondamentaux est que ce programme n’est plus seulement réservé à l’industrie manufacturière ou de la fabrication, mais est maintenant ouvert à l’ensemble des secteurs.

Cela signifie que les entreprises de distribution, le commerce de détail, les entreprises de services ou encore celles dans le domaine touristique pourront désormais bénéficier de ce cet important incitatif.

Les entreprises à but lucratif, les entreprises de l’économie sociale et les coopératives peuvent faire des demandes.

No 2 – Des modalités de financement revues

Les termes de financement ont été revus par le MEI.  Jusqu’à tout récemment, le programme prévoyait une aide financière de 100 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de 15 000 $.

Le programme est maintenant plus généreux : une aide financière allant jusqu’à 20 000 $ est accordée. Cependant, une contribution minimale est maintenant exigée de l’entreprise, car l’aide est limitée à 80 % des dépenses admissibles.

Autrement dit, l’entreprise va devoir verser la somme de 5 000 $ pour obtenir le maximum de la subvention.

No 3 – Du renfort au niveau de la planification stratégique

En préparation à la refonte de son programme, le MEI a sondé et analysé plus de 100 audits réalisés jusqu’à ce jour. Un des constats observés a été l’inégalité dans la qualité de la planification stratégique utilisée comme intrant à l’exercice d’audit.

Devant ce constat, le MEI a introduit des étapes supplémentaires à l’audit pour revoir la planification stratégique et s’assurer que l’audit est construit sur des orientations stratégiques et opérationnelles clairement définies.

Cet ajout à la portée du programme explique également la revue des montants d’aide financière (point no 2).

No 4 – L’ajout d’un deuxième volet portant sur la sélection des technologies

D’autre part, le programme grandit et un deuxième volet portant sur la sélection de technologies est ajouté.

Essentiellement, ce volet vise à sélectionner les technologies et à définir un plan de gestion de changement supportant leur mise en place.

Considérant les objectifs du MEI de réduire les risques technologiques et financiers de la transformation numérique des entreprises, nous ne serons donc pas surpris de cet ajout.

Ce deuxième volet est sujet à une aide financière de 50 % des dépenses admissibles. Le plafond d’aide est de 10 000 $.

No 5 – L’ADN 4.0

Enfin, le dernier changement apporté au programme est la mise en place de l’ADN 4.0, un autodiagnostic de la maturité numérique de l’entreprise.

Cet autodiagnostic est réalisé à travers un questionnaire composé d’environ 50 questions disponible dans le portail clicSÉQUR Entreprises.

On peut aisément comprendre qu’à travers ce questionnaire, le MEI désire recueillir plus de données sur la maturité numérique des entreprises. En uniformisant le questionnaire pour tous, elle s’assure d’avoir des résultats comparables.

En effet, on doit comprendre que jusqu’ici, environ 50 % des audits ont été réalisés par des auditeurs suivant une démarche différente de celle du MEI.

La mise en place de cet ADN 4.0 permet donc d’avoir des résultats comparables.

Conclusion : Quels signaux le MEI envoie-t-il avec ces changements ?

Si on prend un peu de recul, on peut facilement lire entre les lignes et comprendre quels signaux le MEI désire envoyer à travers ces changements.

D’abord, il y a certainement un retard numérique dans tous les secteurs d’activités, et l’actuel gouvernement désire donner un coup de barre pour aider les entreprises d’ici.

D’autre part, en incitant l’entreprise à injecter elle aussi des fonds dans la réalisation de son plan numérique, elle envoie le signal que le programme n’est pas seulement un buffet gratuit à volonté.

Plus globalement, les changements apportés sont structurants et, quant à moi, excessivement bien pensés pour réduire le risque financier et technologique de la transformation numérique de nos entreprises d’ici.

Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez, n’hésitez pas à commenter dans l’espace prévu à cette fin.

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Simon Chamberland

Simon Chamberland, M. Sc.

Simon oeuvre dans le milieu des technologies de l’information depuis 1995. Il possède une quinzaine années d’expérience de conseil en technologies de l’information et gestion. Il a débuté sa pratique de consultant indépendant en 2007 et a fondé Brome Conseil en 2009.

Aujourd’hui, il se plaît à dire qu’il accompagne la PME à l’ère numérique.

Il aide les PME à se doter d’un plan numérique et à sélectionner les meilleures technologies numériques considérant leur stratégie d’affaire.

Simon s’intéresse donc à la transformation numérique des entreprises et à tout le mouvement de l’industrie 4.0.

Il est accrédité par le Ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec comme auditeur industrie 4.0.

Simon réside à Sutton, dans la région de Brome-Missisquoi.

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