J’aimerais aborder la procrastination avec ses mythes et ses réalités, puisque c’est un sujet qui crée d’énormes barrières qui gênent l’atteinte d’objectifs. Il est souvent considéré plutôt comme tabou. À la longue, cela représente des pièces importantes de votre temps et il finit par voler vos succès.

Quand je demande « qu’est-ce qui représente la plus grande difficulté à gérer dans votre journée de travail? », j’ai constaté que la réponse la plus fréquente révèle un manque d’implication et d’engagement face à un but. On le veut ; on ne le veut pas. Puis, on branle dans le manche, pour reprendre une expression typiquement québécoise.

Qu’est-ce que la procrastination?

La procrastination vient d’un comportement humain qui demeure répandu parmi la population en général. La personne qui procrastine, trouve des excuses pour retarder le commencement ou la continuité de ses actions entreprises. L’on peut dire que c’est une forme de paresse, un manque de discipline. Souvent, on le présente comme une faiblesse dans la compétence de gestion de son temps.

La procrastination n’a rien à voir avec le travail acharné que vous faites ou avec la discipline que vous avez, ou encore, avec l’attribution de votre programme de gestion de temps. Non, pas du tout !

Je peux vous rassurer. Ce n’est pas un défaut de caractère ou un manque de talents ou de compétences, encore moins un manque d’habileté. Cela n’a rien à faire avec vos outils de gestion, vos applications de suivis électroniques ou votre podomètre. La procrastination n’est même pas un problème d’attitude, de mentalité ou d’état d’esprit.

Pensez-y quelques minutes. Beaucoup d’entre vous qui me lisez sont des personnes très compétentes. Plusieurs sont très disciplinées. Vous êtes peut-être même une des plus positives qui soit sur la planète.

La majorité d’entre vous, lecteurs et lectrices, vous lisez des livres, des blogues et consultez des articles sur de multiples sujets. Vous avez cumulé des conseils, des trucs et grâce à l’électronique, vous avez en place des applis qui vous appuient, mais vous trouvez le tour de tergiverser et vous procrastinez aussi. Alors, pourquoi ? Qu’est-ce que cela donne vraiment ?

Simplement exprimé, « la procrastination n’est pas mentale ». Cela n’a rien à voir avec ce que l’on fait ou ce que l’on sait ou une force de caractère.

La procrastination relève d’un état émotionnel.

Alors, ce qui nous bloque n’est pas ce que nous savons. Ce n’est pas non plus en lien avec nos outils de planification ou les logiciels de suivi de notre temps. Ce n’est pas plus en lien avec notre but, la mission qu’on s’est fixée ou notre « pourquoi ». NON !

Cet ennemi à combattre se retrouve en nous. Vous savez, cette émotion qui surgit quand on doute de soi, quand la peur apparaît. On devient envahi par l’incertitude, l’insécurité. Ce peut aussi être dû à l’ennui, à l’anxiété, au stress, à la frustration, entre autres. Il y a maintenant beaucoup de recherches sur ces sujets qui font dérailler le monde.

Le docteur en psychologie Timothy A. Pychyl, de l’Université de Carleton à Ottawa et directeur du groupe de recherche sur la procrastination affirme que « nous aimons nous sentir bien, là, maintenant. C’est le cerveau qui est fait de cette façon ! Nous fuyons donc ce qui nous stresse en le remettant à plus tard. »

Les recherches tendent à démontrer que le sentiment de plaisir à court terme est plus agréable pour l’humeur que la poursuite de l’action prévue à plus long terme. En somme, la procrastination ne consiste pas simplement à éviter une tâche. C’est une tactique pour que nous évitions les émotions sous-jacentes plus profondes que nous avons liées à la tâche, comme le doute sur notre capacité de la réussir, la peur, l’anxiété, le stress et le reste.  

En somme, nous privilégierons la satisfaction de notre humeur plutôt que l’attaque du travail. L’émotion que nous anticipons nous dévie souvent des priorités que nous nous sommes établies. Pourtant, nous avions bien planifié avec d’excellents outils.

Dans les métiers de création, la remise à plus tard est souvent monnaie courante

Imaginez la situation suivante : vous êtes au travail ou à votre compte. On vous a mandaté pour l’écriture d’un projet de publicité ou une campagne de promo ou encore on vous a confié la conception et la planification d’un grand projet de construction. Quoi que vous fassiez, vous vous retrouverez devant un document vierge.

Dès que vous serez finalement attablé, une émotion vous envahira. Vous commencerez à bouillonner à l’intérieur. Également, vous ressasserez des idées. Vous mettre à écrire devient si difficile… OUPS ! Le doute vous assaille…

Voici ce qui vous passe par l’esprit : Et si je fais un mauvais travail ? Je ne suis pas assez intelligent pour écrire ceci. Qu’en penseront les gens ? Et si je me trompais ? Cela pourrait nuire à ma réputation. Je ne sais même pas si je devrais commencer. Et si je ne faisais pas un bon travail ? Si par contre, je réussissais, je serais responsable de ce qui se passerait après et si, là on me demandait de le faire pour tous les autres mandats… Ah, je devrais peut-être juste me prendre un thé ou un café avant de commencer.

Ensuite, vous poursuivez : « Peut-être juste trier le courrier que j’ai cumulé sur mon bureau d’abord. OH ! j’ai oublié de nourrir les poissons, vite, je vais faire ça avant d’aller plus loin. Oh ! Je viens de me souvenir d’un courriel auquel j’avais oublié de répondre hier. Ayoye ! Douze autres sont arrivés. Je vais terminer tout de suite ces courriels avant de me mettre au travail, c’est la meilleure option. »

Si vous vous reconnaissez à travers le texte, soyez rassuré, je me fais prendre moi aussi. 

La procrastination cumule les associations négatives que nous avons avec les tâches.

Ces sentiments seront toujours là chaque fois qu’on y reviendra. Parallèlement au stress et à l’anxiété accrus, il y a ce sentiment de faible estime de soi qui émerge. Maintenant, on en arrive au point de l’auto-accusation. On ne se trouve pas très vaillant. On peut même s’insulter. Pour finir, on aggrave sa blessure. Et voilà maintenant un cercle vicieux qui commence. Plusieurs préfèrent reporter cette tâche, pour ne plus se sentir inconfortables. Cela leur apporte un soulagement momentané. C’est la récompense éphémère de la procrastination.

Dr Timothy A. Pychyl a aussi rappelé que : « comme nous le savons du comportementalisme de base, lorsque nous sommes récompensés pour quelque chose, nous avons tendance à le refaire. » Et c’est précisément ce pour quoi la procrastination n’est pas un comportement ponctuel, mais un comportement cyclique qui devient facilement une habitude chronique.

Il peut y avoir conflit entre le cerveau émotionnel et le cerveau rationnel

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Le psychologue Mario Sirois, qui a notamment travaillé en tant que consultant à l’UQAM, en parle en ces termes : « C’est un très mauvais conditionnement qui se passe strictement dans le cerveau émotionnel, qui refuse d’écouter le cerveau rationnel. Si vous avez tendance à procrastiner durant vos études, ce comportement va vous suivre dans votre vie professionnelle ».

Les gens s’engagent dans un cycle irrationnel en procrastinant. Cela devient de la procrastination chronique et se transforme en incapacité à gérer les émotions négatives autour de la tâche. La procrastination ne concerne pas tant notre capacité à gérer le temps, mais elle consiste en une forme d’évasion au lieu de faire face aux émotions difficiles et aux humeurs négatives suscitées par certaines tâches. Souvent, la procrastination chronique engendre des heures supplémentaires. Cela représente non seulement un coût, mais affecte aussi la productivité d’une organisation. La procrastination a des effets destructeurs mesurables sur la santé mentale, psychologique et physique.

La procrastination n’est pas tant une affaire de compétences et d’outils de gestion, mais il s’agit surtout d’autogestion et de questions émotionnelles.

Dans le prochain article, je vous proposerai des avenues efficaces afin de mieux réguler et contourner l’émotion qui alimente votre procrastination. La procrastination est la cause qui fait constamment dérailler votre progression, tuant votre élan et sabotant vos rêves.

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Louis Belleau

Entrepreneur scientifique à longue expérience d’affaires.

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