La cryptomonnaie et le Bitcoin vont disparaître. Qu’est ce qui va remplacer ces monnaies virtuelles? Selon la firme Martin Weiss, il y a plus de 7 000 cryptomonnaies en circulation en ce moment.  459 plateformes existent en ce moment. La capitalisation globale des cryptomonnaies excède environ 3 trillions de dollars mondialement. Les banques américaines à elles seules avaient pour 2,23 trillions de dollars de capitalisation à la fin décembre 2020. Les banques canadiennes quant à eux avaient 500 milliards de capitalisation.

Toutes choses confondues, la crypto commence à faire de gros chiffres.

La cryptomonnaie tel que transigé présentement nuit aux banques

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Les gens déposent leur argent dans des comptes virtuels. Ensuite ils font des transactions d’achats et de ventes de produits directement entre personnes. On ne passe plus par les banques.

Conséquences pour les banques et le système monétaire

Selon une étude faite par la firme « Adventure », les banques américaines disent perdre jusqu’à 82 milliards de dollars par année en frais de service et 6 milliards pour les banques canadiennes.

Voici les frais de service en question :

Des chèques sans provision (39 milliards par année), des frais sur chaque transaction ou chaque paiement, sur des prêts, des cartes de crédit, des frais de transfert, des frais minimums sur les comptes bancaires, des frais pour retraits aux guichets, des frais sur les marges de crédit, pour la location de boîtes de sécurité, au niveau des placements, des services de courtages, des assurances, etc.

Le 10 février, Timothy Lane, sous-gouverneur de la Banque du Canada disait : « La Banque du Canada devrait être l’émetteur d’un éventuel “dollar numérique” plutôt que d’en céder le contrôle à des groupes privés et à leurs cryptomonnaies ».

On nous dit qu’en ce moment, la Banque centrale canadienne développe déjà sa propre monnaie numérique, comme plusieurs autres de ses consœurs dans le monde. Selon le sous-gouverneur, toute monnaie numérique devrait provenir d’une banque centrale pour assurer que l’intérêt du public demeure en tête des priorités, plutôt que de se ramasser dans les profits du secteur privé.

Quand la FED s’en mêle

Au mois de mars 2021, Jerome Powell, président de la Fed américaine, et Janet Yellen (qui occupe un poste équivalent à celui de la ministre du Trésor aux États-Unis et ancienne présidente de la Fed américaine), conjointement avec certains chercheurs du MIT, ont annoncé qu’ils étudient la mise sur pied de leur propre monnaie virtuelle.

Cela rendrait caduques les autres cryptomonnaies et c’est la FED qui contrôlerait le montant de cryptomonnaie en circulation avec des mécanismes qui nous seront révélés tôt en 2022. Deux projets de loi sont à l’étude en ce moment, un au Congrès et l’autre au Sénat. Les gens auraient un compte virtuel avec la Fed. Apple et Android savent déjà où on va avec ce projet de cryptomonnaie et ils s’en viennent avec Apple Pay et Google Pay pour saisir l’occasion. Les banques américaines ne veulent surtout pas être hors jeu.

La Chine pense à sa propre monnaie virtuelle et non au Bitcoin

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Depuis 2017, la Chine a banni les plateformes de cryptomonnaies.  Également depuis mars 2021, elle expérimente avec sa monnaie virtuelle (e-yuan) dans quatre grandes villes.

Environ 65 % de la crypto était minée en Chine et depuis avril 2021, il y est interdit de miner.

Le 19 avril 2021, le chef du département de la Trésorerie en Angleterre, Rishi Sunak ainsi que la banque centrale de ce pays ont dit travailler ensemble afin de mettre sur pied une monnaie numérique issue de la banque centrale et qui s’appellerait le « Britcoin ».

Le 16 avril, la banque centrale de la Turquie a banni l’utilisation de la cryptomonnaie. Tous les actifs de la crypto sont aussi bannis comme moyen de paiement dans le pays.

Elle ne peut plus être utilisée directement ou indirectement comme moyen de paiement. Elle enquête sur une fraude de 2 milliards de dollars auprès d’environ 390 000 usagers. Le 20 septembre, elle réitère sa position.

Le e-krona est déjà en place en Suède et on expérimente une monnaie aux Bahamas, au Danemark et au Cambodge.

Le 20 septembre, la Corée du Sud décide de suspendre les échanges en cryptomonnaie à compter du 27 septembre 2021.

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, décrit la cryptomonnaie comme un actif spéculatif. De plus qui ne rencontre pas la définition de monnaie. Elle ne repose sur aucune valeur fondamentale. Les cryptomonnaies comme le bitcoin ne deviendront pas l’argent du futur.

Pourquoi est-ce ainsi? 

Est-ce un moyen de créer des revenus pour les gouvernements?

Les banques centrales disent que c’est facile de frauder avec la cryptomonnaie. Il peut y avoir fraude comme par la vente de produits qui n’existent pas (des commerces frauduleux) ou par la présence de fausses plateformes de change, ou par la vente de faux placements, etc. Du blanchissement d’argent se fait et qui le sait?

Il peut y avoir des transactions liées à des activités criminelles ou d’autres qui serviraient à financer le terrorisme. Que dire du piratage informatique et du vol d’actifs ? Les gouvernements ne savent rien des transactions. Ils perdent des sommes astronomiques dans des TPS, TVQ ou impôts sur les revenus, non déclarés, etc.

Quelle conséquences sur la perte de contrôle de la masse monétaire

Et le pire pour les banques centrales, c’est qu’elles perdent le contrôle sur le total de la masse monétaire. Elles ont besoin d’avoir ce contrôle pour pouvoir contrôler les taux d’intérêt, influencer la production d’un pays surtout en temps de récession, pour lutter contre l’inflation, pour régulariser les taux de change et avoir un impact sur les exportations et les importations d’un pays.

Comme le disait le président d’une banque centrale récemment. Il vaut mieux profiter de ce qui se passe en ce moment avec la crypto, car elle va disparaître.

On ne parle pas beaucoup de ce que veulent faire nos banques centrales. Pourtant, elles ont parlé et elles sont unanimes. Une monnaie virtuelle du pays va remplacer le Bitcoin. Et c’est déjà en marche. Certain pays songent déjà à rendre cela criminel de détenir de la crypto.

Pourquoi ? Pour contrer les 3 points précédemment mentionnés, soit : 1) assurer la survie des frais de transactions, 2) s’assurer que la Fed continue à jouer son rôle avec la politique monétaire et 3) diminuer les autres impacts négatifs (fraude, blanchiment, financement du terrorisme, etc.).

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Guy Mineault

Guy Mineault Ph.D

Jeune, j’ai été économiste avec General Motors au siège social à Oshawa en Ontario et j’ai aussi travaillé pour la CIBC au siège social à Commerce Court Toronto. Par la suite j’ai enseigné au niveau universitaire pendant 32 ans en économie, en finance et en placements.

Depuis 1994, je donne aussi des formations et des conférences en économie et en placements. Elles sont accréditées avec la CSF, l’IQPF et l’IIROQ. J’ai aussi fait plusieurs émissions de télévision, des webinaires et de courts vidéos sur les placements en fonds.

Il y a six ans j’ai été co-fondateur du MIDIF, (Mouvement d’information et d’aide aux investisseurs en fonds). Cet OSBL se veut de démythifier et démystifier des propos parfois exagérés dans l’industrie ou de demi-vérités. Il y a aussi une FAQ d’une centaine de questions sur la thématique. Vous y trouverez aussi une application mobile qui vous permet d’évaluer la performance d’investissement de vos fonds ou portefeuilles maison.

En 2010 j’ai écrit et publié un livre « Réussir ses placements sans les subir ». Ce livre s’adresse autant au conseiller en épargne collective qu’à l’investisseur averti. Il permet de voir comment choisir ses fonds selon l’approche fondamentale.

Depuis 2014, et avec la participation d’autres, il a conçu un outil de travail qui s’appelle « Kolortrak ». Ce logiciel est simple d’utilisation et très puissant. Il permet d’analyser et d’évaluer des fonds et des portefeuilles maison selon une approche innovatrice. Au moment ou j’écris ces lignes, l’investisseur a le choix de 37800 fonds différents, 56 catégories, 11 sous-secteurs et 210 familles de fonds et sans compter les nombreuses régions. Il est facile d’utilisation et il permet de choisir ses fonds parmi ses pairs. Il y a aussi une application mobile qui permet de voir la performance de ses fonds. Vous pouvez trouver cela sur le site « Kolortrak.com ». Vous y trouverez aussi 11 heures de vidéos de formation sur l’économie, la bourse et les placements.

Un commentaire

  1. Dominique Oury on

    ”3 facteurs qui feront disparaître la cryptomonnaie et le Bitcoin! ” Titre racoleur d’un art divinatoire bien approximatif … On peut comprendre que monde de la finance traditionnelle a peur de la finance décentralisée, mais il serait peut-être intéressant de montrer les 2 cotés de la médaille tout en ayant un discours qui favorise l’encadrement et la législation intelligente sans faire l’autruche face à l’inévitable : la longue présence des cryptos dans notre paysage financier.

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