Ces choses qui soutiennent la santé mentale des travailleurs de PME.
Selon une étude menée par l’Université Laval en février 2022, 55 % des personnes qui travaillent dans une PME vivraient avec un problème de santé mentale. C’est énorme. Près du tiers sont attribuables à l’anxiété et la dépression, alors que 22 % pointent vers l’épuisement professionnel.
La santé mentale des travailleurs de PME : plusieurs études sur le sujet
En général au Québec, selon l’Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi, et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST), près de 15 % des travailleurs québécois présentent un degré modéré de détresse psychologique, et un peu plus de 18 % affichent un degré élevé.
Pour un total de 33 %. Ce qui semble laisser une bonne différence entre les PME et les entreprises de toutes grosseurs confondues. Un certain pourcentage de la différence peut probablement être attribué à la façon dont les questions sont posées. Il n’en demeure pas moins qu’il est plus qu’essentiel de se poser les bonnes questions face à cette situation et déterminer ce que nous pouvons faire pour y remédier.
Le budget alloué à la santé mentale est important pour la formation des gestionnaires
Tout d’abord, les grandes entreprises et les entités gouvernementales ont généralement un plus gros budget relativement à la formation des gestionnaires et des employés. Elles sont généralement en mesure d’avoir un niveau de personnel plus adéquat par rapport à la charge de travail. Ils ont souvent un service dédié à la gestion des ressources humaines. Et enfin, du fait de leur grosseur, elles ont tellement plus de gens dans les différents services que les dysfonctions de l’un peuvent passer sous le radar plus facilement.
Mais qu’en est-il de ces dysfonctions ? Selon moi, elles sont l’une des grandes causes sous-jacentes aux problèmes d’anxiété, de dépression et d’épuisement. Et je parle en connaissance de cause pour avoir fait 2 épuisements pour me rendre compte que la plus grande source du problème provenait de moi. Dans ma perception, mon besoin de perfection pour être aimée et acceptée et ma peur du rejet. Cette façon d’être, tout comme d’autres dysfonctions : incapable de prendre la critique, égo démesuré, besoin de dominer, difficulté à prendre sa place, etc., tire souvent son origine des choses vécues dans l’enfance.
Les événements de notre enfance peuvent affecter notre santé mentale comme adulte
Une étude faite aux États-Unis en collaboration avec le CDC (centre de prévention et de contrôle des maladies) a révélé que 6 adultes sur 10 ont subi au moins 1 des 10 événements qualifiés de difficiles de l’enfance. De plus, une personne sur six rapporte en avoir vécu quatre ou plus. L’étude révèle que les problèmes de santé augmentent avec le nombre d’événements difficiles. Que ce soit de la négligence parentale à un parent alcoolique aux plus grosses agressions physiques et sexuelles.
Pourquoi je vous parle de cela ? Eh bien, 6 de vos coéquipiers sur 10 ont vécu des choses difficiles qui ont pu laisser certaines dysfonctions en place qui peuvent se manifester dans le milieu du travail. Les gens qui ont quatre ou plus ont généralement un taux beaucoup plus élevé de problèmes de santé physique et mentale qui peut les rendre même inaptes au travail. Selon l’étude, prévenir les événements difficiles de l’enfance pourrait réduire la dépression de 44 %.
On peut chercher des solutions partout, mais l’on doit chercher la source de nos dysfonctions individuelles, Sinon, on continuera de mettre en place des organisations dysfonctionnelles sujettes à perpétuer des problèmes de santé mentale.
Selon moi, ces découvertes ont une dimension sociale, organisationnelle et individuelle. Concentrons-nous ici sur ce que les PME et les individus peuvent faire.
Plusieurs gestionnaires devraient obtenir de la formation ou du coaching
L’impact pour la santé mentale des travailleurs de PME d’un patron dysfonctionnel est énorme. Il n’y a généralement que la démission comme porte de sortie. Du côté des grandes entreprises, on peut toujours faire une plainte aux ressources humaines, demander un transfert, se trouver un ami au travail avec qui échanger et arriver à passer au travers… Au mieux, le gestionnaire peut recevoir de nombreuses formations et du coaching, lui permettant non seulement de diminuer ses dysfonctions, mais de guérir ses blessures.
Les PME qui veulent se pencher sur la croissance des problèmes de santé mentale peuvent commencer par investir dans des choses de base comme :
- Sonder vos employés de façon confidentielle régulièrement pour savoir comment ils vont.
- S’assurer que la charge de travail est adéquate et qu’ils ont les outils nécessaires pour effectuer leur travail.
- Fournir une sécurité d’emploi, ce qui est souvent cité comme le facteur principal des inquiétudes des employés.
- Procurer un accès à un service de ressources humaines. Il est possible de sous-traiter cette fonction. Vous pouvez même sous-traiter des directeurs de la bienveillance, maintenant.
- Fournir plus de formation et de l’accompagnement aux personnes responsables d’équipe sur la bonne gestion du personnel.
- Offrir du coaching de groupe pour faciliter les discussions et résolutions de problème en équipe plutôt que de façon unilatérale. Faire de l’atmosphère de travail un objectif d’équipe.
- Offrir des formations en santé et mieux-être pour tous les employés. Développer une culture de santé et mieux-être. Aider les employés à prendre la responsabilité de leurs émotions, leur mal-être et leur bien-être!
Du côté individuel, devenir conscients de nos propres dysfonctions et voir à obtenir de l’aide est important.
Non considérées, celles-ci fermentent et nous polluent l’existence ! Il y a aussi plusieurs autres facteurs qui influencent la dépression, l’anxiété, l’épuisement et les autres problèmes de santé mentale tels que :
- la qualité de nos relations humaines. S’entourer de gens qui nous aiment et que l’on aime. Si on n’y arrive pas, c’est un indicateur qu’on a peut-être besoin d’aide. Avoir un ami à qui parler. En parler.
- bien manger. Le livre Anxiety Free Foods nous enseigne que les aliments suivants sont corrélés avec l’augmentation de l’anxiété : sucre, alcool, café, gluten, produits laitiers, friture, aliments transformés. Il est très intéressant de constater que cette liste est similaire en matière de corrélation avec d’autres problèmes de santé très fréquents comme les maladies auto-immunes, les problèmes cardiaques, le diabète, la dépression, et autres.
- Faire un peu d’exercice tous les jours aide à avoir plus d’énergie et à régulariser plusieurs hormones sources de bien-être.
- profiter des effets curatifs de la nature. Au moins deux heures de marche en nature par semaine réduiraient les risques de problèmes de santé mentale.
- prioriser le sommeil pour permettre à notre biochimie du bonheur de bien s’activer et à notre corps d’effectuer son travail de réparation et de détoxification la nuit.
- diminuer notre temps d’écran, particulièrement les réseaux sociaux. De plus en plus d’études dénotent une diminution de la satisfaction avec l’augmentation du temps sur les réseaux sociaux. Comparons-nous seulement à nous-mêmes.
La pandémie a mis à mal la qualité de nos relations!
Enfin, je ne peux parler de ce sujet sans mentionner l’impact énorme que la pandémie a eu sur nous. Celle-ci nous a divisés, alors que le facteur principal prédicteur de santé et bien-être est la qualité de nos relations. Selon l’étude la plus longue faite par Harvard. Nous sommes des êtres sociaux. Nous avons besoin des autres et de savoir vivre ensemble malgré nos façons différentes de penser. On a beaucoup de travail à faire de ce côté.
Réapprendre à socialiser pour notre plus grand bien-être. La qualité de la santé mentale des travailleurs de PME peut en dépendre.
Ensuite, les émotions de peur, de colère et de frustration qui ont dominé 2020 et 2021 n’ont fait qu’exacerber notre société déjà fragile. Enseigner à tous comment s’autoréguler pour contrer les effets nocifs des émotions dites dégénératives est aussi un plus dans toutes les entreprises, PME, petites et grandes. Apprenons à mieux respirer pour mieux vivre. La pratique de cohérence cardiaque 3 fois 5 minutes par jour à elle seule diminue l’anxiété et la dépression de 60 % ! Cliquer ici pour en savoir plus.
Sources :
