Prendre la relève d’une entreprise, c’est faire un grand saut dans l’inconnu. Mais il ne faut pas faire le grand « sot » et penser découvrir l’inconnu en quelques années, encore moins en quelques mois. Il convient au contraire de prendre son temps et de ne pas sauter les étapes.

Prendre la relève d’une entreprise consiste à bâtir un partenariat

Ce partenariat est entre un fondateur et un repreneur pour assurer la pérennité de l’entreprise. Ce n’est pas évident de faire converger les visions et les aspirations, mais c’est possible de faire ce saut. Le grand « sot », pour sa part, ne s’intéresse qu’à ses intérêts immédiats.

Pour réussir un processus de relève, il est essentiel que le repreneur soit en mesure d’établir des relations harmonieuses avec la clientèle. Surtout celle qui est habituée à faire affaire avec le fondateur personnellement. Le grand « sot » pense que les clients sont acquis.

La loyauté des employés au repreneur est essentielle

Il est essentiel aussi que les employés transfèrent leur allégeance et leur loyauté au repreneur. Le fondateur a développé une relation quasi familiale avec ses employés. Ils ont ensemble créé une culture et un respect envers le style de leadership du fondateur. Le grand « sot » pense pouvoir imposer un nouveau style de leadership sans égard aux habitudes bien établies.

Le repreneur devra professionnaliser les systèmes organisationnels de l’entreprise. Cette transformation engendrera des réserves, voire même des refus, autant chez le fondateur que chez les employés. Ces turbulences sont normales, il faudra gérer le changement avec diplomatie. Le grand « sot » considère que puisqu’il est le chef, il pourra imposer ses idées. Prendre la relève d’une entreprise pour lui, c’est facile.

Les émotions sont au coeur d’une transition d’entreprise

Une entreprise est composée d’humains qui vivent des émotions, surtout durant une transition. Tous, dans l’entreprise et en dehors de celle-ci, devront trouver une place qui ne sera pas nécessairement la même, ils vivront de l’insécurité et voudront sécuriser la situation actuelle. Le grand « sot » négligera les émotions et tentera de justifier ses décisions rationnellement.

Jean-Guy est un grand sot, avec sa conjointe, Émilie, une jeune dentiste, il a fait l’acquisition d’une clinique dentaire dans une petite ville. Le docteur Pelletier, le fondateur de la clinique et le cédant lui a accordé 6 mois pour assurer une transition harmonieuse. Mais Jean-Guy ne savait pas comment utiliser les connaissances de son prédécesseur.

Du coup, le docteur Pelletier a continué de s’occuper de ses patients sans échanger sur les « secrets » de l’entreprise. Émilie pensait s’approprier la clientèle du docteur Pelletier, mais il aurait fallu pour cela, présenter Émilie à cette clientèle, ce qui n’a pas été fait.

Jean-Guy, pour sa part, a voulu se faire aimer du personnel en les laissant faire. Devant les abus, il a changé de tactique en utilisant la manière forte. Par exemple, il disait que les hygiénistes étaient incompétentes, ce qui était vrai, mais il ne faisait rien pour les former.

L’atmosphère de travail est devenue toxique, il a congédié la réceptionniste la plus ancienne parce qu’elle ne pouvait comprendre le nouveau système informatique, l’insécurité s’est installée. La clinique avait besoin de moderniser certains appareils, mais Jean-Guy, qui s’était endetté pour acheter la clinique, ne pouvait financer ces changements.

Émilie, pour sa part, ne pouvait acquérir les meilleurs clients, trop attachés à l’ancienne administration, une des dentistes a démissionné pour travailler dans une autre clinique en emmenant ses patients.

Prendre la relève d’une entreprise: faire les étapes une par une

Les affaires ont baissé, les liquidités devenaient insuffisantes, les clients étaient insatisfaits, la rotation de personnel devenait ingérable. Jean-Guy a dû revendre la clinique pour le solde de l’hypothèque.

Pour ne pas être un grand « sot », il ne faut pas sauter les étapes. Par contre, il faut comprendre que le saut dans l’inconnu doit être préparé avec soin.  Particulièrement en développant ses compétences en relation humaine. Il est sage de se faire accompagner par un coach de relève afin que cette démarche conduise à la prospérité.

Partager
Claude Savoie

Claude Savoie est président de Dixit, un cabinet de coaching pour les entrepreneurs. Avec des antennes à Montréal, Ottawa Gatineau, Sherbrooke, Lille et Strasbourg, Dixit offre des services stratégiques en pérennité d’entreprise, leadership et gestion, ainsi que du coaching pour les personnes à haut potentiel.
Claude Savoie est l’auteur de « La relève, transfert et pérennité ». Basé sur son expérience d’entrepreneur et illustré par de nombreux cas vécus, c’est un des rares livres écrit par un entrepreneur sur le sujet.
Claude Savoie a fondé et dirigé pendant 25 ans une entreprise de communication et marketing (Production Claude Savoie) desservant des PME et quelques grandes entreprises.
Il est aussi mentor (diamant) de la Fondation de l’Entrepreneurship.

Laisser un commentaire

WordPress Ads