En ce moment, on estime qu’environ 15 % à 20 % des entreprises ferment leurs portes ou font faillite et on devrait en voir davantage d’ici la fin de l’été. Les façons de faire en affaires, l’activité économique et les situations financières ne seront plus pareilles après la COVID-19, qu’auparavant.

Depuis trois mois, ils sont des milliers en difficultés financières qui risquent leurs économies à la Bourse à faire du day trading en souhaitant gagner ainsi assez d’argent pour payer des comptes.

La COVID-19 affecte aussi la santé mentale, les valeurs et les aspirations de plusieurs propriétaires d’entreprises et de gens en affaires. Déjà, plusieurs sont découragés et déprimés d’avoir travaillé si fort dans le démarrage de leur entreprise, pour la faire croître et maintenant, pour plusieurs… tout perdre. On entend dire : « Je n’ai pas les moyens ni l’énergie pour tout recommencer.

Mon entreprise était ma raison d’être et la source de mon bonheur. J’y trouvais un ou plusieurs des attributs comme un défi, un statut, un standing, du prestige, une certaine richesse ou une notoriété, la liberté de décider par moi-même mon avenir. Maintenant, à cause de la COVID-19, j’ai tout perdu ça. Qu’est-ce que je vais devenir ? Comment vais-je faire pour retrouver un sens à la vie ? »

On peut en apprendre de ceux qui sont passés par des événements similaires avant nous. Il est possible de retrouver les attributs perdus, mais dans un autre contexte, dans un autre mode de vie. La COVID-19 est une occasion qui nous permet de réfléchir sur l’ensemble de nos valeurs, de nos attitudes, de nos façons de faire, de nos façons d’être, de nos objectifs de vie et de nos aspirations.

Le bonheur comme individu et entrepreneur

Regardons d’abord ce qu’on peut apprendre des conclusions d’une étude longitudinale réalisée par des chercheurs de l’Université Harvard sur une période de 75 ans. Elle portait sur les objectifs de vie de 720 participants en tout début de carrière.

Les objectifs pouvant être multiples, 80 % d’entre eux disaient vouloir tout faire pour devenir riches et posséder des actifs matériels importants, 50 % voulaient tout faire pour devenir célèbres et 45 % d’entre eux voulaient à la fois devenir riches et célèbres. En fait, ils croyaient que posséder ou atteindre une certaine notoriété allait les rendre heureux et donner un sens à leur vie.

Tous les deux ans, ces chercheurs rencontraient les participants et leur demandaient si leurs objectifs de vie avaient changé et au fil du temps, il a été révélé que oui, cela avait été le cas. Rendus à la retraite ou à un âge plus avancé, les participants ont dit avoir passé beaucoup trop de temps à chercher à devenir riches ou célèbres ou les deux et que cela n’avait pas apporté le bonheur souhaité. Ils ont formulé des regrets, dont les quatre plus importants étaient les suivants :

  • D’avoir été trop centrés sur leur je-me-moi, sur le look et l’apparence, le standing, le pouvoir, le prestige, le matériel, la notoriété et de ne pas avoir passé assez de temps avec leur famille et leurs proches.
  • En affaires ainsi que dans leur vie personnelle, ils regrettaient de ne pas avoir été suffisamment vrais, honnêtes, intègres, authentiques, justes ou corrects dans la vie.
  • Ils regrettaient d’avoir perdu trop de temps et dépensé trop d’énergie à faire des choses inutiles et qui ont été une perte de temps. Ils auraient voulu passer plus de temps à prioriser des choses utiles à faire et à bien les faire.
  • Ils regrettaient d’avoir entretenu des relations interpersonnelles un peu froides et à distance. Ils auraient voulu dire plus souvent… « je t’aime, je t’apprécie, tu es important pour moi ». Bref, leur regret est de ne pas avoir exprimé et partagé davantage leurs sentiments et leurs émotions avec des proches afin de créer des liens plus significatifs, profonds, durables et engageants.

Ce qui est inattendu, c’est que les quatre regrets les plus importants pour les participants plus âgés correspondent aux quatre aspirations les plus importantes d’une majorité des jeunes d’aujourd’hui à partir de la trentaine. Ils n’aspirent pas à la richesse, ni à la célébrité, ni à marquer l’avenir de leur profession ou de leur travail. Selon certains sondages, les jeunes d’aujourd’hui :

  • Disent vouloir passer plus de temps en famille. C’est le premier regret des plus âgés, de ne pas avoir passé plus de temps en famille.
  • Ils ont besoin d’être entourés de gens honnêtes, authentiques, sincères et vrais. C’est le deuxième regret des plus âgés, de ne pas avoir été assez francs.
  • Ils ont besoin qu’on les aide à distinguer ce qui est utile dans la vie de ce qui est une perte de temps. C’est le troisième regret des plus âgés. Aujourd’hui, les iPad et les réseaux sociaux n’aident pas à développer des talents, des dons, des compétences ou des habiletés. Les jeunes sont beaucoup laissés à eux-mêmes et plusieurs d’entre eux sont en train de « gâcher » leur vie. Ils ont besoin qu’on leur montre en quoi ils peuvent contribuer à faire des choses utiles et de quelle manière. Ils ont besoin de guides, de mentors.
  • Ils ont besoin qu’on soit là pour eux, sur les plans affectif et émotionnel. C’est le quatrième regret des plus âgés, de ne pas avoir dit plus souvent « je t’aime, je t’apprécie ». On peut leur montrer comment créer des liens plus significatifs, profonds, durables et engageants.

Bref, il n’y a rien de mal à chercher à être riche, célèbre ou à marquer l’avenir d’une profession, d’un peuple ou d’une nation. C’est seulement que ce genre de bonheur dépend des fluctuations de nos réussites ou de nos défaites en affaires. Cependant, vivre pour éviter les regrets des plus âgés et en même temps répondre aux aspirations des plus jeunes peut nous apporter autant de bonheur ou davantage que ce que peut nous apporter les affaires. Et ça, c’est un bonheur comme individu et entrepreneur que la COVID-19 ne peut pas nous enlever.

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Guy Mineault

Guy Mineault Ph.D

Jeune, j’ai été économiste avec General Motors au siège social à Oshawa en Ontario et j’ai aussi travaillé pour la CIBC au siège social à Commerce Court Toronto. Par la suite j’ai enseigné au niveau universitaire pendant 32 ans en économie, en finance et en placements.

Depuis 1994, je donne aussi des formations et des conférences en économie et en placements. Elles sont accréditées avec la CSF, l’IQPF et l’IIROQ. J’ai aussi fait plusieurs émissions de télévision, des webinaires et de courts vidéos sur les placements en fonds.

Il y a six ans j’ai été co-fondateur du MIDIF, (Mouvement d’information et d’aide aux investisseurs en fonds). Cet OSBL se veut de démythifier et démystifier des propos parfois exagérés dans l’industrie ou de demi-vérités. Il y a aussi une FAQ d’une centaine de questions sur la thématique. Vous y trouverez aussi une application mobile qui vous permet d’évaluer la performance d’investissement de vos fonds ou portefeuilles maison.

En 2010 j’ai écrit et publié un livre « Réussir ses placements sans les subir ». Ce livre s’adresse autant au conseiller en épargne collective qu’à l’investisseur averti. Il permet de voir comment choisir ses fonds selon l’approche fondamentale.

Depuis 2014, et avec la participation d’autres, il a conçu un outil de travail qui s’appelle « Kolortrak ». Ce logiciel est simple d’utilisation et très puissant. Il permet d’analyser et d’évaluer des fonds et des portefeuilles maison selon une approche innovatrice. Au moment ou j’écris ces lignes, l’investisseur a le choix de 37800 fonds différents, 56 catégories, 11 sous-secteurs et 210 familles de fonds et sans compter les nombreuses régions. Il est facile d’utilisation et il permet de choisir ses fonds parmi ses pairs. Il y a aussi une application mobile qui permet de voir la performance de ses fonds. Vous pouvez trouver cela sur le site « Kolortrak.com ». Vous y trouverez aussi 11 heures de vidéos de formation sur l’économie, la bourse et les placements.

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